Secteur financier français : les banques en ligne et les néo-banques en quelques chiffres

23 octobre 2018
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Avec les néo-banques, les banques en ligne ont su exploiter un créneau très prometteur en termes de satisfaction client et de chiffre d’affaires. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’ACPR, la principale entité de régulation du secteur bancaire français, s’est penchée sur le cas de ces nouveaux acteurs financiers innovants.
Bien qu’ils soient des banques virtuelles, l’impact de leur activité sur l’économie réelle ne laisse plus indifférent. C’est même via ces plateformes que pas moins de 4,4 millions de Français effectuent leurs transactions monétaires et financières. En effet, d’après les analystes de Détective Banque, de plus en plus de consommateurs sont séduits par la qualité de service des banques en ligne sans compter leurs frais de gestion plus qu’abordables.

Les banques en ligne et les néo-banques affichent une belle performance

Pour rendre leur analyse plus pertinente, les experts de l’ACPR ont retenu un échantillon de 12 banques classées en quatre générations selon leur date de lancement. Monabanq, ING Direct, Fortuneo et Boursorama font partie de la première génération, car ce sont les pionnières de la finance virtuelle française (Revolut et N26, quant à elles, font partie de la dernière génération).
Mais comme évoqué plus haut, quelques 4,4 millions de clients se sont tournés vers les banques en ligne et les néo-banques selon les dernières statistiques de l’année 2017, soit environ 6,5% des Français. Par ailleurs, seulement 3,1 millions d’entre eux y détiennent un compte courant, soit à peu près 3,9% des comptes courants ouverts dans l’Hexagone.

Le compte Nickel se démarque par rapport à ses concurrents

Le compte de paiement Nickel, ouvert chez les buralistes, remporte un franc succès auprès des clients à la recherche d’un compte «low cost». En effet, il vient de dépasser la barre d’un million d’utilisateurs il y a quelques mois, ce qui représente un quart du marché des néo-banques et 8% du secteur des banques digitales dans leur globalité.

Les banques digitales assument leur faible rentabilité

À l’exception de Nickel qui a atteint son seuil de rentabilité depuis le mois de juillet 2017, les autres enseignes investissent massivement en matériels informatiques et en logistique pour rendre leurs offres plus performantes. Cette stratégie de dépense accrue, en capital physique et en marketing, est fièrement assumée par la plupart des banques en ligne comme Boursorama qui bénéficie du soutien total de Société Générale.
Ainsi, le produit net bancaire (PNB) moyen, mesuré dans 7 établissements sur 12, est encore très faible (environ 138 euros par an). Or, contrairement aux banques traditionnelles, pas moins de 6 banques en ligne offrent une prime de bienvenue de 80 euros à leurs nouveaux arrivants, soit plus de 20% de leur PNB. Dans cette optique, Benoît Grisoni, PDG de Boursorama Banque, affirme que la rentabilité n’est pas une véritable priorité pour se faire une place dans le marché de la banque en ligne. Selon lui, ce qui compte avant tout, c’est l’expérience client et la création d’une bonne image de marque.

Les banques en ligne jouent la carte de la fidélisation pour amortir leurs coûts fixes

L’accroissement du nombre de clients tend à créer un effet neutralisateur de coûts fixes. Autrement dit, plus le chiffre d’affaires s’améliore et plus les dépenses d’investissement sont couvertes rapidement. Les banques en ligne sont conscientes de l’efficacité de cette technique, ce qui les incite à se lancer dans une stratégie de conquête effrénée. Il est donc évident que le véritable noyau générateur de rentabilité pour ces établissements est la fidélisation des clients et l’inbound marketing, c’est-à-dire un marketing digital basé sur l’élaboration d’un contenu web intelligent, pertinent et ergonomique avec des produits d’épargne et des prêts à la consommation ou immobilier plus accessibles.

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